Echantillons
Le projet MAFE combine un échantillon aléatoire de ménages et d’individus dans des villes africaines avec un échantillon par quotas d’immigrés dans les pays de destination. Au total, entre début 2008 et début 2010, plus de 4 000 questionnaires ménages et 4 000 questionnaires biographiques ont été complétés dans trois pays d’Afrique (Sénégal, Ghana, République démocratique du Congo), et 1 400 questionnaires biographiques (individuels) collectés auprès de migrants africains dans six pays d’Europe (Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni).
Pour plus de détails : Notes Méthodologiques
Critères de sélection
Ménages: Les ménages ont fait l’objet d’un tirage aléatoire de façon à être représentatifs des régions étudiées en Afrique. Les ménages déclarant que certains de leurs membres ont migré à l’étranger et/ou sont rentrés au pays ont été suréchantillonnés.
Individus: La population cible est définie avec les mêmes critères dans les pays d’origine et de destination, ce qui permet de maximiser l’homogénéité des échantillons:
- Les répondants sont âgés de 25 à 75 ans au moment de l’enquête;
- Les répondants sont nés dans le pays d’origine (RD Congo, Ghana, Sénégal);
- Les répondants sont (ou ont été) citoyens du pays d’origine;
- En Europe uniquement, les migrants n’ont été pris en compte que s’ils avaient émigré d’Afrique à 18 ans ou plus, pour une durée d’au moins un an.
Les individus ont été sélectionnés de façon à former quatre strates en fonction de leur statut migratoire:
- Migrants au moment de l’enquête (sondés en Europe uniquement);
- Migrants de retour: personnes enquêtées en Afrique et qui ont vécu dans un pays étranger, quel qu’il soit;
- Conjoints de migrant restés dans le pays d’origine: individus (généralement des femmes) dont le conjoint vit à l’étranger au moment de l’enquête (sondés en Afrique uniquement);
- Autres non-migrants (sondés en Afrique uniquement).
Échantillonnage en Afrique
Dans trois pays d’Afrique, on a sélectionné des échantillons aléatoires stratifiés de ménages et d’individus dans les zones cibles. Les zones cibles étaient la ville de Kinshasa en RD Congo, la ville de Dakar au Sénégal, et les villes d’Accra et de Kumasi au Ghana. Dans chacune de ces villes, une base de sondage des unités primaires d’échantillonnage a été préparée afin de sélectionner de façon aléatoire les zones d’enquêtes. Dans chacune des zones sélectionnées, un mini-recensement a permis de préparer la base d’échantillonnage des ménages. Cette base a été stratifiée, de façon que les ménages comptant des migrants de retour ou des conjoints de migrants puissent être sur-échantillonnés. Le nombre de ménages qui ont pu être interviewés avec succès se monte à 1 143 au Sénégal (2008), 1 248 au Ghana (2009) et 1 616 en RD Congo (2009).
Dans chacun des ménages retenus, un ou plusieurs répondants ont été sélectionnés (personnes âgées de 25 à 75 ans et nées dans le pays d’origine) pour les questionnaires biographiques. Au Ghana et en RD Congo, tous les migrants de retour et les conjoints de migrants à l’étranger au moment de l’enquête ont été sélectionnés, ainsi qu’un autre membre éligible du ménage, sélectionné de manière aléatoire. Au Sénégal, le nombre de migrants de retour a été limité à deux par ménage; le même seuil a été fixé pour les conjoints afin de limiter la charge d’enquête dans les ménages. Le nombre de biographies remplies avec succès est proche du nombre de ménages (1 062 au Sénégal, 1 243 au Ghana et 1 638 en RD Congo).
Échantillonnage en Europe
Dans cinq des six pays d’Europe, aucune base de sondage appropriée n’était disponible pour sélectionner de manière aléatoire les individus répondants (seule exception, l’Espagne, où le Padrón - registre municipal - recense tous les immigrés y compris irréguliers). En conséquence, on a recouru à un échantillonnage par quotas. Dans tous les pays, les quotas ont été définis en fonction d’au moins deux critères : l’âge et le sexe. En France, la catégorie socioprofessionnelle a également été prise en compte pour les quotas, alors que la Belgique et le Royaume-Uni ont utilisé, comme autre critère, le lieu de résidence. Dans la plupart des pays, des sous-régions regroupant la majorité des migrants ont été sélectionnées.
Le caractère aléatoire a été intégré dans les échantillons de différentes manières. Ainsi, en Belgique, un échantillon aléatoire villes a été sélectionné en fonction du nombre de personnes d’origine congolaise qui y vivaient. Les répondants ont été sélectionnés dans ces localités. La combinaison de plusieurs méthodes de recrutement a également permis de s’assurer que des personnes aux profils variés aient une probabilité d’être retenues dans l’échantillon. Par exemple, certains répondants ont été recrutés dans des espaces publics (dans la rue, dans le métro, chez le coiffeur...), d’autres ont été sélectionnés de manière aléatoire à partir d’une liste de bénévoles identifiés dans des églises... En Espagne, en Italie et en France, certains répondants ont également été sélectionnés par le biais de contacts obtenus lors de l’enquête auprès des ménages menée au Sénégal.
Au total, environ 200 migrants par pays d’origine ont été interrogés dans chaque pays de destination. Ce chiffre est légèrement inférieur au Royaume-Uni (environ 150 personnes par pays d’origine) et supérieur aux Pays-Bas et en Belgique (environ 280). À l’heure actuelle, approximativement 1 450 migrants africains ont été interrogés en Europe. Il est en voie d’élargissement (400 enquêtés supplémentaires en Espagne en 2010-2011).